L'O2 nécessaire à la croissance de la tumeur
On sait en effet
qu’à partir d’une certaine taille, les tumeurs solides, peu perfusées en leur centre, induisent
la formation de nouveaux vaisseaux principalement localisés à leur périphérie. Ce processus
est appelé néo-angiogenèse tumorale. Les néovaisseaux ont des caractéristiques
morphologiques et fonctionnelles différentes de celles des vaisseaux normaux.
Néo-angiogenèse tumorale
Lors de la première phase de son développement, une tumeur est sans connexion avec le
système vasculaire préexistant. La multiplication des cellules tumorales par division cellulaire
repousse le réseau capillaire à distance de son centre.
La diffusion passive de l'oxygène et des
nutriments devient insuffisante pour assurer une croissance tumorale au-delà de quelques
millimètres cubes. Les cellules au centre de la tumeur entrent alors en hypoxie [2]. Les
cellules tumorales, stressées par le manque d’oxygène, synthétisent et libèrent dans
l’interstitium des facteurs d’activation de l’angiogenèse [3-5] (notamment le Vascular
Endothelial Growth Factor ou VEGF). L’évolution de la tumeur dépend de deux phénomènes
parallèles :
• d’une part la néo-angiogenèse. Elle crée de nouveaux vaisseaux qui convergent vers la
tumeur ;
• d’autre part la multiplication cellulaire. Elle augmente la taille de la tumeur, ce qui
éloigne les vaisseaux du centre. La croissance tumorale maintient également une forte
pression qui limite les capacités d’échange entre le centre de la tumeur et le circuit
sanguin.
La croissance de la tumeur tend donc à maintenir les néo-vaisseaux à la périphérie de la
tumeur. Les cellules, au centre, peuvent se maintenir en hibernation ou être éliminées par mort
cellulaire ou apoptose et former des plages de nécrose.
Les nouveaux vaisseaux sont généralement dégradés par rapport aux vaisseaux normaux.
Leurs parois présentent souvent une forte perméabilité pour les molécules de tailles
moyennes. Elles peuvent même présenter des fenêtres de grandes tailles laissant passer des
molécules très volumineuses, voire des cellules tumorales qui peuvent s’extraire du tissu pour
passer dans le circuit sanguin et former des métastases.
Figure 1.1-8 : angiogenèse tumorale (voir le lien de l'article)
Les cellules tumorales hypoxiques (zone centrale grise)
Source:
http://daniel.balvay.free.fr/doc/DBThese_1_1_Microcirculation.pdf
Conclusion : A un moment donné de sa croissance la tumeur solide ne peut plus se contenter de la diffusion passive de l’O2, d’où la nécéssité de la néoangiogenèse , qui a comme inconvénient pour les microvaisseaux d’avoir une plus grande perméabilité, et ainsi de permettre un lâchage de cellules malignes dans le sang provoquant les métastases. Il n’en demeure pas moins que les cellules tumorales ont besoin d’O2, pour que la tumeur se développe et que l’HbF possède une plus grande affinité pour l’O2.